Convention XIII, un rendez-vous d’agent secret

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En septembre 1984, le deejay d’un club des sous-sols de Londres faisait sonner Big Ben treize fois, à minuit pour annoncer à la presse, conviée pour l’occasion, la publication du premier tome d’une série désormais culte. Le plus célèbre amnésique de la BD franco-belge entrait en scène dans “Le jour du soleil noir”, depuis, les aventures de XIII s’étalent sur vingt-trois épisodes et trente ans, avec la sortie récente du “Message du Martyr”.

Pour fêter cet anniversaire, Dargaud organisait, en novembre dernier, un évènement exclusif. Dans un lieu tenu secret, aux abords de Bastille, nous étions une poignée à participer à la Convention XIII, un rendez-vous exceptionnel où se retrouvent la presse et les fans les plus motivés. Dès l’entrée, la foule s’entasse, mais Sun a vite été repéré par Hélène (la responsable communication de Dargaud) qui vient nous accueillir et nous accompagne au bar, dans la salle de réception où va avoir lieu la rencontre avec les auteurs. Quelques couvertures de magazines issues de la fiction, on retrouve les personnages de la série sur les murs et parmi les convives, j’ai vu passer deux ou trois cosplays. Tout ici est dédié à l’univers de XIII, plusieurs salles sont consacrées aux déclinaisons, c’est avec enthousiasme et après avoir trinqué avec Philippe Berthet que nous entamons la visite.

Une première salle présente quelques planches originales ponctuées de tirages couleurs sur toiles, toutes issues de la série “XIII mystery”. Une branche parallèle créée en 2008, qui prolonge la série classique (déjà divisée en deux cycles), où chaque album plonge le lecteur dans le passé d’un des personnages secondaires (Jones, Betty Barnowsky, Amos, Sheridan…). Supervisée par Jean Van Hamme, cette série dérivée à la particularité de changer de scénariste et de dessinateur à chaque album.

La pièce suivante est pleine d’écrans, on peut tester les jeux vidéos sortis en 1997 et 2003. Le premier propose d’évoluer à la recherche d’indices, sous forme de cases de BD animées à travers les onze premiers volumes. Le second, sortit sur Playstation 2, GameCube, Xbox et PC, était le premier jeux de tir subjectif à utiliser le graphisme du cel-shading (effet cartoon, qui vulgarise les ombres sur un objet 3D), son scénario se base sur les cinq premiers albums.

L’ambiance est plus calme dans la troisième salle où est projeté “XIII, la conspiration dans la peau”, un documentaire qui sera diffusé la semaine suivante sur 13ème Rue. Guillaume Lebeau et Laurent Bergers, pour Label Image, sont allés à la rencontre de journalistes, scénaristes, écrivains et acteurs, pour tenter de comprendre comment la saga a marqué une génération et influencé les plus grands thrillers d’aujourd’hui. Ils abordent notamment la similitude des rythmes de la série TV aujourd’hui et la BD hier mais listent surtout les ingrédients du succès : hyperréalisme, complots, société secrète, courses poursuites haletantes et avancées technologiques rythment chaque aventure de ce feuilleton graphique hautement addictif.

Tout cela est captivant, mais les applaudissements soudains m’invitent à penser qu’un des auteurs va monter sur scène, c’est le moment de retourner à la salle de réception. Mr. Van Hamme est le premier à prendre le micro pour répondre aux questions et nous offrir quelques bouquets d’anecdotes. Les auteurs nous ont implicitement fait visiter les coulisses, il règne une ambiance familiale, un peu comme si on se connaissait tous depuis longtemps et que l’on se retrouve pour un anniversaire à fêter.

À ce sujet, en quête de bulles, nous osons plus tard emprunter l’escalier qui mène au premier étage. On se demande, en arrivant dans la cuisine, si le loft est aussi une habitation. L’exposition se poursuit, du XIII partout sur les murs, des objets issus de la série sont disposés dans le salon, atour du canapé, sur le mobilier, au milieu des livres sur les étagères, même la télé diffuse la série éponyme (avec Stephen Dorff et Val Kilmer). Certes, on est toujours dans l’expo, mais résolument quelqu’un vit ici, les épices dans la cuisine ont semé la confusion. Chez qui sommes-nous ? Forcement un personnage de la série, mais lequel ? Cela a finalement peu d’importance, la scénographie fonctionne parfaitement, laissons-nous transporter dans son univers, être son invité ou l’inspecteur sur ses traces, visitons ce salon qu’il vient apparemment tout juste de quitter.

Dans ce superbe espace au standing adéquat, nous découvrons des ex-libris, des figurines, un skateboard, des armes (factices), des mallettes et un paquet de liasses de biffetons (à l’effigie du héro). Mais notre attention se porte sur la superbe collection de planches originales du scénariste, aussi sur quelques dessins préparatoires. Face à la finesse du trait et au réalisme du graphisme, je fais un parallèle avec le scénario et réalise la connivence du fond et de la forme, constatant que son succès ne tient qu’à une rencontre, celle de William Vance et Jean Van Hamme, désormais indissociables dans la légende.

Stay in a seeking mood !!


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