Plein soleil sur Jacques Ferrandez

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Né à Alger et formé à l’Ecole des Arts décoratifs de Nice, Jacques Ferrandez est reconnu comme le spécialiste de l’Algérie. Son style typique du carnet de voyage se caractérise par de fins traits esquissés sur une aquarelles qui sert une lumière chaleureuse, parfois écrasante, parfois rayonnante mais principalement méditerranéenne. Même s’il n’est que très peu retourné dans sa ville natale, il garde une sensibilité et un œil sur ses attaches. Illustrateur et scénariste, sa série principale : «Carnets d’Orient» nous fait revivre les deux derniers siècles de l’histoire algérienne, de sa conquête par la France en 1830 à son indépendance au début des années soixante. En 1982, il entame une de ses première série, « Arrière-pays » dépeint une tranche de vie dans un village isolé de Haute Provence à une époque où le choix des modes de vies commence à contraster les générations. C’est avec le même humanisme, la même poésie, et surtout le même décor baigné de lumière, qu’il s’attaque à Pagnol en 1997. Encore un hommage aux paysages de son enfance, il signe la même année, deux superbes adaptations de «Jean de Florette» et «Manon des Sources». Outre quelques collaborations avec Tonino Benacquista – «L’outremangeur» et «La boite noire » – il illustre également des carnets de voyages ou les couvertures du magazine Jazzman (ndlr : Ferrandez est également contrebassiste). Il reviendra en 2009 à l’adaptation d’œuvres littéraires avec les classiques d’Albert Camus, d’abord « L’hôte » ensuite « L’étranger ». Plus récemment, il a publié « Frères de terroirs », avec le chef Yves Camdeborde en co-auteur et personnage principal, à la rencontre de son réseau de fournisseurs, agriculteurs, crémiers, vignerons ou couteliers qui partagent le même respect du terroir et l’amour du métier.

Nous étions invités, ce mercredi 18 mars, au vernissage de l’exposition «Plein Soleil» à la Galerie Champaka. L’occasion de découvrir les planches originales et les mises en couleurs directes de Jacques Ferrandez. Une sélection parmi ses œuvres majeures où l’on a pu savourer la légèreté de son trait et la douceur de l’aquarelle, au service de la tonalité intimiste d’une narration très personnelle. Sans charger sons dessin, il arrive à inonder ses planches de lumière, on ne le voit jamais, mais on sent toujours le soleil. Quelques coups de crayons suffisent à appuyer une ombre et nous donner la chaleur, l’aridité, mais aussi le bruit du vent qui fait danser le sable quand c’est pas le chant des cigales de l’autre coté de la Méditerranée. Il se distingue par une gestion subtile des doubles pages où les cases se mêlent à l’arrière-plan qui se déroule comme un panoramique. Saluons également son audace lorsqu’il impose des éléments extérieurs, d’autres médias s’invitent sur ses planches pour apporter une anecdote, comme un souvenir de voyage. Depuis le début de sa carrière Jacques Ferrandez a su témoigner de belles scènes esquissées avec des outils très simples, ceux du peintre nomade, du curieux sensible, mais surtout de l’humaniste sincère.

Stay in the Mediterranean mood !!


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