Mist explose le score

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Mist est un des ol’timer du graffiti qui, depuis le début des années 90, a évolué avec les codes et les fondamentaux. Fasciné par le lettrage Wild Style, il joue avec la lisibilité, l’impulsion du tracé et s’impose comme une référence. C’est en voyageant et en peignant aux cotés de Steph Cop, T.Kid, Bando ou son comparse Tilt qu’il a développé son propre style et intégré des crews légendaires de Paris à New York. Il a très vite attiré mon attention avec un petit perso redondant, plein de courbes et de pointes, une face de chat au regard masqué par des sourcils violemment froncés. Début 2000, j’ai retrouvé cet animal en vitrine chez Artoyz, un volume en résine, la surprise de le voir sortir du mur pour se concrétiser, se personnifier. La puissance de Mist c’est qu’il a très tôt étudié le design et la sculpture et après un séjour en Asie, il est l’un des premiers à éditer des volumes en série, basés sur ses personnages. Ainsi vont naître Malus, Orus, Bonass, Goldorus et toute une déclinaison de têtes et d’attitudes avec les collections Bearbrick, Dunny et Elements.

J’ai compris qu’il n’avait pas lâché la peinture en le croisant à la galerie Montana de Bruxelles en 2010, mais depuis il s’est fait discret, exilé dans son atelier à Montpellier, son silence en disait long sur la série en préparation. En vérité, je n’ai pas été très attentif, le coquin parcourait le monde en exposant chaque année sur un continent différent. Il a nourrit son vocabulaire, canalisé la fougue de son trait et laissé jaillir les couleurs. Il a su adapter sa recette et s’est assuré une crédibilité incontestable. Assez pour séduire la prestigieuse galerie Le Feuvre, dont on saluera l’audace de promouvoir d’ex-vandales, qui lui consacre ce mois-ci une quatrième exposition.

C’est avec enthousiasme et délectation que je découvre comment l’Art contemporain invite le graffiti. Quelques sculptures, des grands formats et caisses américaines sous un éclairage parfait, le cadre est aussi soigné que les toiles de l’artiste. Mist présente sa recette de tracés sauvages désormais domptés, des élans de pleins et déliés appuyés par des nuages d’esquisses ou de petites gouttes pour enfermer des volutes de couleurs avec une finesse déconcertante. Il faut un peu de recul pour tenter de lire une lettre ou une paire d’oreilles, mais on peut aussi se perdre dans l’allégorie de nos propres interprétations. Mist a su faire évoluer son vocabulaire graphique sans jamais trahir l’intention, il se renouvelle à chaque expo en respectant une ligne directrice, ou tout simplement son instinct. De la résine, du bronze, du spray, de l’acrylique, tous les ingrédients pour offrir ses étoiles à un chef. Subtilité éponyme au titre de l’expo, il nous sert en entrée un custom de flipper (Big-up à son comparse Tilt) et nous régale de surprises acidulées, parfois piquantes, ses toiles se dévorent par pure gourmandise. Un brouillard de saveurs dans lequel on plonge avec ou sans élan, mais toujours avec plaisir.

Stay in the misty Mood !!


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