Invader masterpieces

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Le vocabulaire du street-art est vaste, pourtant la mosaïque n’est pas la première discipline qui nous viendrait à l’esprit. Pionnier et unique représentant de ce pixel art urbain, Invader écrit à lui seul un chapitre de la définition du street-art. Comme Bansky, personne ne sait qui il est, mais tout le monde a déjà vu son travail. Au moins dans la capitale, en levant les yeux, au cours d’une session piétonne, amusé par une illustration en mosaïque imposé à l’architecture. Il se définit comme un AVNI, un Artiste Vivant Non Identifié, il apparait toujours masqué, ce qui lui permet de se rendre à ses propres expositions sans être soupçonné. D’ailleurs, je reste persuadé que c’est lui qui a collé un sticker “01 point” sur mon appareil photo, lors d’une expo collective à l’Espace Beaurepaire 2004.

Invader réalise ses premiers “puzzles” en 1997, inspiré par la pixelisation de l’image, notamment par la chaine cryptée et ses programmes du premier samedi du mois. Accompagné par le peintre Jean marc Dallanegra, il créé des premières œuvres en collant des carreaux de céramique sur des plaques de bois. Au départ, elles ne sont pas destinées à la rue, on les retrouve sur les puces de Vanves ou déclinées sur t-shirts. Tout le charme réside dans le fait qu’il faille du recul pour apprécier ou traduire l’image, parfois pornographique, comme un langage codé à l’attention des initiés. Invader va alors entamer une série d’invasions des plus grandes villes de la planète, il reviendra à la pixelisation en créant le RubikCubism en 2005.

C’est en 1998, lorsqu’il entame son invasion, que j’ai découvert son travail, en voyant passer des cartes, des plans touristiques titrés “guide d’invasion”. Chaque ville investie est répertoriée : Paris, Montpellier (avec son comparse Zevs), Frankfort, Londres, Miami, Hong Kong, Rome, New York, Los Angeles, Vienne, on le retrouve jusqu’aux fonds marins de la baie de Cancun et pire, sur la Station spatiale Internationale… Vingt ans plus tard, ce sont plus de 3400 mosaïques imposées dans près de 70 villes à travers le monde. Paris peut se targuer de voir l’artiste lui consacrer deux livres, on compte aujourd’hui plus de 1200 pièces réparties dans les vingt arrondissements de la capitale.

La galerie Le Feuvre accompagne l’artiste, notamment en organisant en 2011 un exposition célébrant la millième mosaïque collée à Paris. On y retrouve des installations, photos, space waffles, speed balls, panneaux de signalisation et Rubik Cubes, l’univers d’Invader devient alors pleinement accessible aux yeux du public. Six ans plus tard, pour célébrer les deux décennies d’activisme du méchant le plus inoffensif de l’histoire du jeu vidéo, la galerie Le Feuvre exhume quatre œuvres datées de 1997 en introduction de ses travaux les plus récents. Cette exposition n’est pas une rétrospective et n’est pas non plus organisée par Invader. C’est une collection d’œuvres issues du second marché, mise en place en lien avec les collectionneurs.

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